RÉGLEMENTATION 2024

Quelle réglementation souhaite Ain – Pays des Lacs pour 2024 ?

 

Au préalable, précisons que nous ne souhaitons pas la multiplication des règlements et interdictions qui peuvent donner bonne conscience, mais ne servent à rien et créent beaucoup de complications pour les pêcheurs. Le critère de base des mesures réglementaires doit être leur utilité (qu’apportent-elles au milieu aquatique ?) et non des impressions sans fondement scientifique.

La situation de la retenue de Vouglans

Rappelons que notre AAPPMA s’est battue pour le classement de la retenue de Vouglans en seconde catégorie.

Ce classement a permis, entre autres, d’augmenter la taille légale de capture du sandre (50 cm), de limiter le nombre de prises (aujourd’hui deux carnassiers dont un brochet) et d’interdire tout appât permettant de capturer des carnassiers pendant la période de fermeture du brochet et du sandre.

La réserve temporaire de La Saisse a été supprimée en 2023. Mise en place des dizaines d’années auparavant pour protéger la reproduction de la truite, cette réserve n’avait plus de raison d’être.

Les pêches d’inventaires réalisées par l’Office Français de la Biodiversité, organisme de référence, montrant une stabilité du peuplement, y compris dans la zone de pêche gérée par notre AAPPMA, il n’y a pas lieu d’aller plus loin pour le moment dans les mesures réglementaires, par exemple en créant de nouvelles réserves.

Ouverture du brochet

Nous demandons l’ouverture du brochet fin mai pour les plans d’eau dont l’altitude est égale ou supérieure à 429 m. Cette demande a pour but de protéger le brochet à Vouglans (altitude 429 m), dans le grand lac de Clairvaux (alt : 525 m) et dans le lac de Bonlieu (alt : 780 m).

La fédération du Jura demande pour sa part une ouverture fin avril sauf sur le lac des Rousses  et la retenue de Vouglans, ce qui laisse de côté Bonlieu (dont la fédération prétend réaliser l’état initial) et Clairvaux.  Nous pensons qu’une ouverture fin avril n’est pas envisageable dans ces plans d’eau où la reproduction du brochet est tardive.

La première catégorie

Rappelons que nous avons actuellement deux réserves permanentes sur l’Ain, que le nombre de captures est limité, et que la taille légale de capture est de 30 cm (25 cm sur les affluents).

Les demandes de notre AAPPMA :

  • maintien de 3 salmonidés dont 2 truites fario sur l’Ain et ses affluents ;
  • maintien des tailles de capture  actuelles ;
  • suppression du no kill sur l’Ain (lots de l’AAPPMA)

La troisième demande est motivée par l’inutilité du no kill. Tout pêcheur qui suit la rivière voit bien qu’il n’a pas enrayé la chute du peuplement en truites fario. Son inutilité est démontrée par une étude scientifique basée sur des rivières espagnoles et françaises (la Loue et la Bienne) : il n’a aucun effet écologique mesurable sur la dynamique des populations ; il ne permet, ni d’amortir la dégradation des milieux, ni de multiplier miraculeusement les truites dans les rivières.

Nous tenons cette étude à la disposition des pêcheurs qui la souhaitent (envoi d’un courrier électronique à l’AAPPMA).

La conclusion est simple : le no kill ne sert à rien, sinon à donner bonne conscience aux pêcheurs, les vrais problèmes sont ailleurs.

Le problème de fond, ce sont les pollutions, principalement agricoles, mais pas seulement, aggravées par le réchauffement et la destruction quasi générale des habitats, auxquels on peut ajouter les excès touristiques (kayaks qui raclent le fond des rivières, déchets, piétinement du lit des rivières, par exemple le Hérisson dans les cascades…).

Nous aimerions entendre tous ceux qui veulent du no kill dénoncer les méfaits des rejets polluants, les rivières et ruisseaux passés à la pelle mécanique, les zones humides massacrées, les haies arrachées... Ils peuvent aussi venir nous voir, travailler avec nous, se battre auprès des élus pour que le prochain programme du PNR prenne en compte des rivières comme le Drouvenant, la Sirène, le Dudon, la Cimante, et j’en passe (la Serra à Barésia, par exemple…). Ils seront les bienvenus.

Battons-nous pour résoudre les vrais problèmes et non pour le maintien d’une réglementation qui ne sert à rien.

Nous ajoutons que pour nous le no kill est une affaire de liberté individuelle. Tout pêcheur peut choisir de remettre à l’eau une truite qu’il a capturée et fait souffrir, même avec des précautions dans le mode de pêche. Et beaucoup d'entre nous le font. Mais ce pêcheur n’a pas à juger son voisin qui, pour des raisons qui le regardent, a décidé de conserver un poisson.

Et n’oublions pas non plus que les truites fario ne sont pas les seuls hôtes de la rivière. Chabots, vairons, blageons, barbeaux, insectes etc. disparaissent également sans bruit. Pas d’indignation, pas de voix pour  dénoncer cette situation, alors qu’à travers eux nous assistons à l’effondrement de tout l’écosystème aquatique.

 

Les décisions préfectorales

 

Ouverture du brochet fixée le 25 mai sur le lac de Bonlieu et le grand lac de Clairvaux

Taille légale de capture de la truite fixée à 30 cm

Maintien du no kill sur les lots de l'Ain gérés par l'AAPPMA malgré le soutien apporté par l'Office Français de la Biodiversité à notre demande